Vernissage vendredi 21 septembre de 18h à minuit
Mercredi, jeudi, dimanche, 1er novembre : de 14h00 à 19h00 Vendredi, samedi, 11 novembre : de 14h00 à 20h00 Fermeture le lundi, le mardi, et le 25 décembre Les 24 et 31 décembre, fermetures à 17h.
Tarifs visites guidées : 40,00 € groupe de 10 à 30 pers, 1h Sur réservation: 03 20 28 38 04 / lmenard@lefresnoy.net
Tarif normal : 4€ Tarif réduit : 3€ (demandeurs d’emploi, étudiants, seniors) Entrée libre pour les détenteurs de la C’Art et les Amis du Fresnoy Gratuit chaque dimanche pour tous.
Tout commence perdu dans les vagues. On devine le soleil couchant aux reflets roses et violets qui colorent une eau proche, calme, presque idéale. C'est comme le début d'un mélodrame, une image d’Épinal immédiatement perturbée par le bruit assourdissant d'un moteur de bateau qui recouvre la mer, qui annule toute impression de quiétude.
Un mot surgit à la surface, depuis une radio-transmission marine à peine audible : cadaver / cadavre. Una Luna de Hierro s'ouvre donc sur un brouillage, un mystère, un recouvrement. Mais aussi sur la découverte de ce qui rejaillit, ramené par le mouvement incessant des vagues.
Tout au long du film, les paysages de la pampa magallánica vont se remplir de morts, reconstituant non pas des événements mais un territoire dispersé et multiple, à travers le récit d'un fait divers par tous les langages qui le constituent, juridiques ou quotidiens, administratifs ou fabulateurs, chantés ou silencieux.
Les fantômes qui peuplent le film sont ceux de quatre ouvriers chinois, morts en pleine mer après s'être jetés d'un bateau de pêche pour rejoindre Puntas Arenas, une ville chilienne qui borde le détroit de Magellan. Les oiseaux ont mangé leurs yeux, on a retrouvé leurs téléphones, leurs passeports, des ordinateurs et de la nourriture. Ils avaient des gilets de sauvetage et pourtant on a conclu au suicide.
Les habitants se dressent donc devant leurs maisons ou sur les plages de galets pour raconter leur version des faits, les enfants apprennent à lire en déchiffrant le journal ou bien ils récitent et chantent des fables apocalyptiques, racontant des maladies imaginaires qui attaqueraient leur mâchoire et rêvant d'une arche pour les accueillir, défiant le vent pour faire entendre leur voix. L'Histoire bégaie et se décompose, la terre transpire et les cadavres émergent. Au terme de tous ces chemins possibles, ne restent que des impressions, des directions, des apparitions. On ne peut plus voir, seulement distinguer la silhouette, l'ombre d'un homme au loin qui se dérobe et se mêle aux tâches de couleurs d'un paysage flou, brouillé par tant de violence sourde. Un mort se reflète dans un autre, le territoire se disperse et se morcelle, les histoires se répètent et dérivent vers le silence ou l’hébétement, créant à la fois une rime et un infini, un inconnaissable.
Charlotte Bayer-Broc
Biographie de l’imaginaire In Paradise men are born dead. That’s why its important to open the windows and let the air of spring circulate. Don’t forget desperation. Don’t forget the adolescent and stupid feeling of wanting to open to life with all your strength, with all your heart, until death. Then Erick will say: but I can stand the bullets, because my childhood wasn’t the sweetest, surely is because I am not only pain…and if I was, those pains also eventually have to rest. Dead man naked they shall be one With the man in the wind and the west moon; When their bones are picked clean and the clean bones gone, They shall have stars at elbow and foot; Though they go mad they shall be sane, Though they sink through the sea they shall rise again; Though lovers be lost love shall not; And death shall have no dominion. I have the windows open, outside it rains, a summer storm, lightnings, thunders, those things that excite or appeal to melancholy. When my economy gets better I will appear at your place any given night. And if not, is the same. The path we walked together in a way its history and remains. I mean: I suspect, intuitively that its alive, in the middle of darkness, but alive and still, who would have said, defiant. Textes: Cristián Sánchez, Erick Melo, Dylan Thomas, Roberto Bolaño.
Les habitants de San Gregorio, Festival Cielos del Infinito, María José Ventura, Sebastián Sanchez Barrientos, Daniela Camino, Rocio Romero, Iván Osnovikoff, Fernando Rodríguez, Andrea Rodríguez, Maureen Teare, Vanja Milena, Alice Lemaire, Daniela Jacob, Josefina Buschmann, Charlotte Bayer-Broc, François Bonenfant, Bruno Nuytten, Yannick Haenel, Hideyuki Ishibashi, Txema Novelo, Aurélie Brouet, Léa Carbogno. Mes camarades étudiants et le personnel du Fresnoy.
Production : Le Fresnoy, Studio national des arts contemporains
Francisco Rodríguez est né au Chili en 1989 ; il est cinéaste et artiste. Il a réalisé entre autres films El Gran Padre, Samanta, Appels téléphoniques, Pabellón de Interfectos et Una Luna de Hierro. Sa pratique est fondée sur le cinéma ainsi que la photographie et les types de projection étendues/de grande dimension. Son travail explore la multiplicité des regards, l'opacité/inintelligibilité de la violence, les traces laissées par les morts dans le monde des vivants, le langage oral et la lutte humaine dans les territoires où règne la violence. Récemment, il a présenté son travail, entre autres, à la Film Society du Lincoln Center, au CPH:DOX, à Shanghai FF, Zinebi, Clermont-Ferrand, DOCS DF. Il vit et travaille actuellement entre Santiago (Chili) et Roubaix (France).
Universidad Católica de Chile
Filmographie 2014 - Samanta Shanghai International Film Festival, Chine Festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand Tampere Film Festival, Finlande
2015 - Appels Téléphoniques Festival de documentales Docs DF, Mexique Festival cine documental ZINEBI, Bilbao, Espagne Festival de cine de Huesca, Espagne
2017 Pabellón de Interfectos Lettres à Casablanca