« Enfermé dans une pièce, monde clos, il m’est pourtant agréable de retourner en souvenir dans cet autre monde que resserrent la douceur et les coutumes, ce monde en marge de l’histoire et de l’Etat, éternellement passif, cette terre sans consolation ni douceur (…). » Carlo Levi

Il mondo o niente c’est ce sud de l’Italie isolé et fantasmé, fait de voiles noirs et de processions, de terres d’argile et des « villages sévères en haut des collines » de Carlo Levi. Mais cet autre monde est tout proche, traversé par une modernité qui court-circuite un archaïsme idéalisé : les paysans ont des iPhone 6 et les loups répondent au son d’un mégaphone, tandis que de mystérieuses machines observent les étoiles et qu’une station pétrolière tentaculaire empoisonne les eaux du territoire. Il mondo o niente, c’est un tracé qui se perd, une caméra qui ne prend que les chemins de traverse, dérivant d’une strate à l’autre, cartographiant les liens secrets de ce territoire enclavé. De l’aube à l’aube suivante, du sommet des montagnes aux galeries souterraines, le film arpente et rencontre, effaçant peu à peu les paysages imaginaires pour mieux explorer les coutures d’un monde tissu. Clara Chapus

Citation “I can never read all the books I want; I can never be all the people I want and live all the lives I want. I can never train myself in all the skills I want. And why do I want? I want to live and feel all the shades, tones and variations of mental and physical experience possible in my life. And I am horribly limited.” Sylvia Plath

Biographie de mon imaginaire En 1996 je trouve dans le placard de ma tante des dizaines de cassettes vidéo. Je découvre Hitchcock, Fellini et le néoréalisme italien. Juillet 2001, des jeunes manifestants sont massacrés et torturés par la police pendant le G8 à Gênes. Le 11 septembre je commence ma dernière année à l’école. En 2003 je découvre Anna de Grifi et le cinéma documentaire. En 2004 les œuvres de Herzog me capturent. En 2013 je visite pour la première fois la Biennale de Venise. En 2015 Hypothesis l’exposition immersive de Parreno à Milan et le film de Ben Rivers The Sky Trembles… m’éblouissent.

Remerciements

Clara qui s’est plongée avec moi dans cet autre monde ; Yannick Haenel, François Bonenfant, Estelle Benazet, Blandine Tourneux, l’équipe du Fresnoy ; Nicola Di Croce, Lello Romano, Giuseppe Martoccia, l’Alliance française de Basilicata, Tamar, Madeleine Van Doren et Daniel Dobbels, Paola, Eugenio, Caroline.

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