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Fabien Zocco

Fabien Zocco

L'entreprise de déconstruction théotechnique

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«Like someone laughing in the eyes of his sons-in-law»
Réalisée par Fabien Zocco en 2016, L’Entreprise de déconstruction théotechnique organise une collision entre l’Ancien Testament et un agencement machinique qui en érode le sens. La première altération consiste à introduire le texte biblique dans une succession d’algorithmes informatiques. Le texte est ainsi parasité par des contraintes aléatoires qui en déforment le sens. Cela donne lieu à des formules telles “Like someone laughing in the eyes of his sons-in-law”, “I’m going to fructify you a lot”, etc. Ces modifications ont des effets ambivalents. Parmi les propositions produites, certaines sont intelligibles, voire relèvent d’une poésie abstraite due à des distorsions sémantiques ou sonores. D’autres, au contraire, révèlent une puissance malveillante du langage : elles creusent un vide au sein de sa capacité à faire sens. À la manipulation du texte, de sa matérialité et de son sens, s’ajoute une seconde manipulation, littérale cette fois, qui amplifie son altération. Les propositions sont en effet énoncées par des voix de synthèse émanant de smartphones fixés à des bras robotisés en mouvement, eux-mêmes reliés à une structure métallique semi-circulaire reposant au sol. Pourtant, cette intensification du technique (des artefacts attelés à des artefacts) aboutit à autre chose qu’à lui-même. Les voix se font entendre en solo, en duo ou en polyphonie. Les mouvements des bras, quant à eux, évoquent une chorégraphie presque animale. Tel est le sens de cette société de robots énonçant collectivement des éclats de l’Ancien Testament : mêler langage déconstruit (écrit et oral), préhension, divin, technique, animal et humain pour créer entre eux une proximité ou, au contraire, faire en sorte qu’ils se désidentifient. Pierre Tillet, critique

Merci à Arnaud Petit, Madelaine Van Doren, Daniel Dobbels, Eric Prigent, Christophe Gregório, Sébastien Cabour, Guillaume Libersat, Cyprien Quairiat, Marie Devarenne, Jonathan Bell et l'Ircam, Christian Laroche, Guillaume Gravina, Etienne Lautem, Pierre Tillet, Laurent Delplanque, à l'ensemble de l'équipe du Fresnoy et aux promotions Alain Resnais et Manoel de Oliveira.

«Fabien Zocco explore le potentiel plastique de la dématérialisation informatique, des applications et autres logiciels. Jouant des infinies possibilités offertes par le réseau digital, il reprend les icônes de la culture populaire numérique et l’esthétique virtuelle, pour créer des architectures, des formes ou des récits futuristes. Non sans une pointe de dérision, il interroge notre rapport aux nouvelles technologies qui ont envahi notre quotidien et sonde notre rapport au virtuel.» (Sonia Recasens). Son travail a notamment été présenté en France (Le Fresnoy, FRAC Poitou Charentes, Palais de Tokyo...), au Mexique (Institut Français d’Amérique Latine à Mexico), au Canada (galerie de L’Université du Québec à Trois-Rivières), en Pologne (programme A-I-R, Wroclaw), en Belgique (Transcultures, Mons), en Italie (LALD, Polignano a Mare) et en ligne (The Wrong - New digital art biennale).