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Laurie Dasnois

Laurie Dasnois

Hon mê

film

Ce court métrage traite de l’apparente incohérence du coma. Une femme en robe rouge flamboyante, des personnages en habits froids d’hôpital, une forêt, un lac, des voix sourdes et lointaines déconnectées de l’image, sont autant d’éléments contrastés qui s’associent pourtant dans ce court métrage. Ce qui peut être logique pour une personne peut sembler totalement incongru pour une autre. Ce sont les intrigues, la latence, l’attente d’un événement qui ne se produit jamais, qui propulsera l’intérêt du spectateur, sa curiosité et le portera à se questionner. Suite à un grave accident de la voie publique et à une longue période de rééducation, Laurie Dasnois veut prouver au corps médical, et surtout se prouver à elle- même, que le trouble cérébelleux et l’hémiplégie dont elle est atteinte ne sont pas les complexes physiques qui barreront la route à la danseuse et performeuse qu’elle est. Le spectateur est invité à plonger avec l’artiste, et interprète, dans les limbes crépusculaires d’un esprit déchu ; il est invité à traverser les péripéties platoniques, et pour le moins fâcheuses, vécues par l’artiste durant sa période de coma. La question du handicap est sous-jacente. Il ne s’agit pas de montrer le handicap comme on montrerait une anormalité en cabinet de curiosité. Le handicap est une (in)capacité mais certainement pas une anormalité. Moindre soit-il, le handicap ne doit pas être un frein mais une force. Hon mê est une danse de la survie, un combat pour la liberté et l’accomplissement d’un retour à la beauté.

Encadrée des personnes les plus professionnelles, enthousiastes et ambitieuses que j’ai eu l’occasion de rencontrer, je tiens sincèrement à remercier les équipes du Fresnoy - Studio national des arts contemporains.

Née en France, Laurie Dasnois a suivi un master d’Art de l’université de Lille et obtient le DNSEP de l’Ecole Supérieur d’Arts et Design de Valenciennes. Le corps est la chanson sensible et douloureuse de l’artiste. La notion de performance, au sens du dépassement de soi, est au centre de ses préoccupations. La danse exprime pour elle un état de rêve, une transe théâtralisée qui l’a mené à étudier et pratiquer la danse butô. Depuis bientôt cinq ans, elle étudie la phénoménologie du corps en microgravité, en bassin aquatique, par le biais des arts plastiques. C’est en photographie, dessin, installation et vidéo qu’elle théorise ses recherches. Comme pour la danse, il s’agit dans sa pratique plastique de faire preuve de discipline et de patience. Chaque projet artistique l’engage personnellement dans des mises en scènes éprouvantes et parfois improbables. Son goût prononcé pour le surréalisme et son sens de la composition quasi picturale créent des univers hyperréalistes où les situations semblent paradoxalement incongrues. Un pied dans le réel et l’autre dans le rêve, elle s’amuse à manipuler les corps et les esprits au travers de ses tableaux.