Ce film est une expérience qui commence dans la peau d’une famille parlant en silence d’une dictature tropicale et domestique dans les années 1980. Leur peau murmure sans bruit, et leurs voix se font entendre dans les coins, les marmites, les cuillers à soupe et les haricots. Lorsque les soldats défilent dans la rue, l’écho de leurs pas résonne sur les murs de la maison de la famille d’un militaire, où les mots n’ont plus cours. Avec peu de ressources orales, quelques photographies et des confessions à la dérobée, la réalisatrice propose une exploration allant du personnel à l’intime via l’expérience romancée d’une histoire familiale liée à la dictature panaméenne. Dans ce film hybride, où de vrais protagonistes interprètent des conflits documentaires dans des contextes fictionnels, apparaît « Elle », la grand-mère de la réalisatrice, dont la vie monotone est ponctuée d’actions répétitives. Puis Elle s’arrête et, en silence, se rappelle le corps d’un homme ravagé par la guerre. Elle essaie de se défaire de ce souvenir qui pénètre sa peau. Une performance entre la réalisatrice et sa grand-mère pour faire face à la dictature domestique de leur famille.
Ana Elena Tejera Panama
Promotion Jonas Mekas
Artiste multidisciplinaire panaméenne, Ana Elena Tejera travaille le cinéma et la performance. Elle a créé le Festival de la Memoria, performance-installation dans les espaces urbains du Panama, et elle a contribué à la restauration de la cinématographie panaméenne à la Filmoteca de Catalunya. Panquiaco, son premier long métrage, a été présenté en première au Festival international du film de Rotterdam et son dernier court métrage, A Love Song in Spanish, a été en compétition officielle à la Berlinale et au MoMA.