Installation
Les liminaux décrivent ce qui réside au seuil de la perception : visible, mais à peine ; invisible, mais saisissable. La dimension liminale trouve sa métaphore dans l’œil, dans ce qui voit. Une photographie est l’addition d’une optique et du monde derrière elle ; l’optique fait apparaître le monde sans se montrer. Ce travail sur la perception et la relativité du regard tente de faire apparaître ce qui permet de voir, appelé ici les voyants.
Un panel d’optiques dites entoptiques a été conçu : elles laissent des indices de leur présence dans les photographies. Il s’agit ensuite de faire des captures via ces voyants et de montrer le petit monde qu’ils proposent. Les liminaux étudient ainsi ce qui voit, ce qui regarde, afin d’expérimenter des voyants et des visibles. Ces nouveaux instruments de vision et les images qu’ils enregistrent construisent le doute du voyant face au réel. Quatre étapes structurent ce procédé de travail :
- approcher,
- rétrécir,
- montrer,
- raconter.
Nourrie par la phénoménologie de la perception, cette recherche fabrique des façons de voir et interroge le voyant-vu à la manière du sentant-senti. Plusieurs expériences de vision sont présentées, chacune correspondant à une approche du monde particulière : il s’agit parfois de sous-voir ou de sur-voir, dans une tension entre un réel précaire et un réel impérieux.