Installation, film 16 mm projeté, 10 min, sculpture en ambre et frêne, 150 cm x 21 cm de diamètre, photographie argentique, 120 cm x 120 cm
La fascination pour le nord se révèle dans les mythologies qui ont imprégné la plupart des civilisations.
Pour Platon, le septentrion évoque le pays de l’élévation des âmes, mais aussi de la force et de la lumière.
Tel un rituel, le dieu Apollon, emporté par des cygnes, se rendait périodiquement dans cette contrée idéale pour régénérer ses pouvoirs prophétiques.
Le point le plus au nord se place à la limite de l’horizon, là où la terre et le ciel se rejoignent et s’harmonisent pour former ce paradis mythique.
« Regardons-nous en face. Nous sommes des Hyperboréens – nous ne savons que trop à quel point nous vivons à l’écart. “Ni par mer, ni par terre, tu ne trouveras la route qui mène chez les Hyperboréens” : voilà ce que Pindare savait déjà de nous. Au-delà du nord, de la glace, de la mort – notre vie, notre bonheur… Nous avons découvert le bonheur, nous connaissons le chemin, nous avons trouvé l’issue de ces milliers d’années de labyrinthe.
Qui d’autre l’a trouvée ? »
Friedrich Nietzche, Introduction de L’Antéchrist, 1888
La géographie sacrée et la force évocatrice du point cardinal qu’est le pôle Nord, le mythe d’hyperborée, nourrissent le projet artistique qui entend donner forme à une exploration imaginée de cet espace.
À l’aune des bouleversements induits par notre civilisation, cet espace qui semble si éloigné du nôtre pourrait-il devenir plus familier ?
Voyage vers Hyperborée raconte une volonté de transcendance dans un monde qui s’est écarté d’une essence primordiale.
À l’équipe de tournage de l’autre côté de l’Atlantique : Isabelle Stachtchenko, cheffe opératrice, Marianne Polska, assistante caméra, Hugo Coderre, opérateur steadicam, Joël Poisson, machiniste, Lucile Mercier pour l’accompagnement à l’étalonnage chimique, et Yasmine Amor pour son implication et sa bienveillance, sans qui le tournage n’aurait pas pu se faire au Québec. Un grand merci à Diane et Bertrand pour leur aide précieuse sur le tournage, merci aussi à Mélissa, Julien, Maneck, Olivia et la grande famille Lafrance de Montréal. Merci à Thibault Bru, compositeur et ami de longue date, à l’équipe du Fresnoy et à Valérie Jouve.
« Mes idées se construisent depuis des lieux différents, ont des formes originales qui semblent s’éloigner les unes des autres, mais à y regarder de plus près, leurs parts d’invisibilité se recouvrent dans un même ensemble. »
Guillaume Barth est né en 1985 à Colmar. Il vit et travaille à Sélestat. Depuis 2012, il est diplômé de l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg, option Art. Il poursuit actuellement ses recherches au Fresnoy - Studio national des arts contemporains. La vidéo Le Deuxième Monde Elina (2015) sera présentée au printemps 2021 en regard d’une sculpture aztèque, en collaboration avec le musée du Quai-Branly et la fondation François Schneider. L’installation L’Œil de Simorgh a rejoint la collection du musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg et sera visible à partir de juin 2021. Les arbres de la Baumschule 2016 seront plantés avec des enfants dans la forêt de Sélestat – d’où est originaire l’artiste – en novembre 2021, ils constituent l’idée de Nouvelle Forêt.