Le film s’attache aux modèles d’isolement humain et patrimonial. Il brosse le portrait d’Aisha Qasimiya, une femme réputée pour avoir dirigé un salon de coiffure pendant vingt-cinq ans. Elle ressemble étrangement à Ishtar, elles ont le même nom et le même destin. Ce film utilise la duplication entre objets inanimés, individus et esprit pour passer l’isolement à la loupe. Les conversations entre les protagonistes, leur comportement, mais aussi les mots précis servant à décrire les symboles liés à Ishtar ouvrent le champ des interprétations. Les croyances disparues et le legs d’Ishtar s’incarnent dans le style de vie d’Aisha Qasimiya. Ces deux figures féminines partagent la même vision de la beauté, une notion bien précise. Se pose alors la question philosophique des techniques propres à la beauté et de son rôle dans l’isolement.
Ce projet se fonde sur un inventaire des sons, des attitudes et de la faune et la flore que la Mésopotamie et la ville de Jizan, en Arabie saoudite, ont en commun. Ce nouveau contexte syntaxique comporte trois niveaux : la mémoire du corps, le contemporain et le moment présent. Je m’intéresse aux nouvelles façons de concevoir les mécanismes de l’isolement en observant les phénomènes à l’œuvre entre les deux médiums qui se manifestent dans les comportements associés à l’héritage, à l’environnement et à l’astronomie.
Que vise ce projet ? La synchronisation des valeurs. L’étude du patrimoine et de ses origines permet de comprendre les civilisations passées, tout comme l’astronomie et l’unité cosmique qui, fondée sur des stratégies logiques, influait sur l’habillement, la nutrition et la beauté. Ces points de référence offrent les conditions contradictoires nécessaires à l’enrichissement de notre sujet.
Pourquoi l’isolement ?
Le vide de l’isolement se caractérise par un mécanisme similaire à la suppression, où tout processus mental creuse l’écart entre les perceptions qui menacent nos sensations et nos pensées. L’isolement psychologique optionnel affaiblit les liens entre les idées, lorsque la perception de la menace, parce qu’elle est moins souvent convoquée, a moins d’effet sur l’estime de soi. Cette réflexion sur l’autoréflexion et les choix qui s’offrent à nous permet de mesurer les effets profonds de l’isolement.
Bela Tarr, Alain Fleischer, François Bonenfant, Le Fresnoy - Studio national des arts contemporains,
Luciana Araújo De Paula, Luc-Jérôme Bailleul, François Bedhomme, Aurélie Brouet, Pascal Buteaux, Sébastien Cabour, Valérie Delhaye, Daniel Dobbels, Félicie D'estienne D'orves, Hocine Farhi, Christophe Gregorio, Alex Hardellet, Julie Machin, Diogo Oliveira, Cinna Peyghamy, Famille Pouydesseau(X), Eric Prigent, Pascale Pronnier, Cyprien Quairiat, Félix Luque Sánchez, Charles Saoul, Massimiliano Simbula, Blandine Tourneux, Madeleine Van Doren, Elodie Wattiaux Et Claire Williams.
Felix Classen - Flo Baruch
Reem al Nasser Arabie saoudite
Reem al Nasser est née en 1987 à Djeddah. Elle vit et travaille à Jizan. Elle a obtenu une licence de l’Université de Jizan et bénéficié d’une résidence à la fondation Delfina à Londres en 2017. Le travail de l’artiste saoudienne Reem al Nasser se nourrit d’expériences personnelles et d’observations minutieuses du mouvement, de la mobilité et des changements culturels à l’œuvre dans son environnement. Photographies, graffiti et installations sonores donnent naissance à des histoires inouïes, tout en plongeant dans l’obscurité rationnelle et psychologique de ce que la nature humaine a de complexe et d’absurde. Les installations sensorielles, aphoristiques et cohérentes de Reem al Nasser saisissent et propagent la tension issue des complexités troublantes propres aux thèmes qu’elle aborde. Son approche visuelle ethnographique ne saurait se passer d’anthropologie.
Scénario: Reem al Nasser
Image: Reem al Nasser
Musique originale: Félix Classen
Production : Le Fresnoy, Studio national des arts contemporains