Installation
Arba, Dâk Arba est une installation photographique et sonore qui fait écho à la tradition ancestrale des arts divinatoires et à la propension qu’ont toujours eu les hommes à s’interroger, à tenter de percer les mystères de leur passé, leur présent, leur futur et à déchiffrer obstinément les signes de la nature.
Attentive à une énergie passant par les fibres du papier, qui s’empare de ses gestes et guide l’action de la chimie, Fanny Béguély développe une approche sensible de la matérialité du médium photographique et de ses puissances d’apparition. Par l’entremise d’un dispositif rituel et chimique, la couche photosensible réagit comme par spasme, et délivre son mystérieux présage.
Guidés par la boîte à bourdons de Frédéric D. Oberland et la voix d’Irena Z. Tomažin, les spectateurs sont amenés à déambuler autour de huit corps de papier suspendus, à redevenir ces « consultants » des temps antiques qui, depuis Cumes en Italie, Delphes en Grèce ou Didymes en Turquie, viennent questionner la Sybille, la Pythie, lire dans les entrailles d’animaux ou dans le vol des oiseaux, l’inscription de nos destins.
En utilisant la photographie comme médium, à la fois comme outil technique et comme outil psychique cherchant à transcender les limites de la perception humaine, l’artiste nous confronte à la part irréductible d'irrationnel et de croyance qui régit notre relation au monde, et notre rapport aux images. Arba, Dâk Arba agit comme une métaphore de l’univers et nous rappelle que si la réalité est visionnaire, la vision est toujours une affection.