Installation
À l’instar des impressionnistes qui peignaient dans les champs afin de capturer la lumière naturelle, l’artiste embrasse le paysage au moyen d’un processus de « télé-vision » (vision à distance) : « Je travaille avec un paysage distant de milliers de kilomètres, ma profondeur de champ est augmentée par les capteurs des rovers martiens et les modèles des astrophysiciens. » Notre regard et notre esprit contemplent un horizon extra-terrestre : « Faire l’expérience d’un coucher de Soleil c’est aussi percevoir une ligne d’horizon. Plus on avance, plus il recule. »
Pourquoi Mars ? Parce que, malgré le fait qu’on n’y a pas encore découvert de vie, Mars ne cesse d’inspirer. C’est la métaphore de l’autre. Faisant écho à Continuum, un film de coucher de soleil martien réalisé en hommage à Éliane Radigue (née en 1932) sur un morceau de cette pionnière de la musique électronique, inspiré du Bardo Thödol, le Livre des morts tibétain, son Martian Sunset comme nombre de ses œuvres déclinent le motif de la ligne d’horizon, et interrogent l’idée d’horizon comme ligne de fuite vers l’infini : «Mars n’est peut-être pas une planète habitée, mais l’étude de son environnement et de son atmosphère est le point de départ de la recherche de signes de vie dans les systèmes extrasolaires. L’horizon cosmologique des premières lueurs du big bang ou encore l’horizon d’une infinité de mondes, celui de Giordano Bruno en 1584, s’étendent aujourd’hui à la recherche de bio signatures sur les exoplanètes. » (...)
Sean Rose