Film -
Xiao Wei, Cao Cao, Fang Fang, Xiang Xiang, Yulan et Zuguo ont 20 ans. Ils sont originaires des provinces agricoles du centre de la Chine. Couturiers ou coupeurs, ils travaillent sans relâche pour pouvoir un jour monter leur propre atelier, s’acheter une maison, élever un enfant. Entre eux, les amitiés et les liaisons amoureuses se nouent et se dénouent au gré des saisons, des faillites et des pressions familiales.
Eldorado des migrants venus des provinces rurales de l’ouest de la Chine, Zhilizhen (littéralement « bourg du tissage ») se situe dans la Province de Zhejiang, à deux heures de route de Shanghai. La cité est située au sud du lac Tai Hu, berceau de la littérature chinoise. Zhilizhen est le plus grand centre de confection de vêtements pour enfants de tout le continent. On y fabrique chaque année des centaines de millions de pièces et le chiffre d’affaires s’élève à dix milliards d’euros par an. La population y a doublé depuis 2005 et elle s’élève aujourd’hui à environ 300.000 habitants. Mais à peine 100.000 personnes, originaires de Zhilizhen, sont considérées comme locales et disposent du droit de résidence. Une minorité possède les terrains, les murs des ateliers, des logements, et vit de ses rentes. Les autres sont des migrants, qui ont le plus souvent quitté des régions agricoles pour rejoindre les rangs de l’industrie textile.
Certains, arrivés il y a plus de dix ans, dirigent désormais leur atelier. Quelques-uns ont fait fortune, beaucoup d’autres ont fait faillite. Le turn-over est constant, y compris chez les patrons.