Umbra

Umbra explore la subjectivité liée à la lumière et la façon dont on interprète les qualités de la couleur. On perçoit la couleur dans des fragments qui oscillent entre l’obscurité et la lumière, dans un processus qui donne forme et cohérence à notre environnement. Les segments d’Umbra établissent un cadre conceptuel dans lequel le « visible » s’amorce à partir des constructions mentales, juxtaposant le concret et l’abstrait.

A/ filtre est une sculpture dans laquelle on observe des variations chromatiques et des mouvements que seule l’utilisation de technologies de captation peut rendre perceptibles, la sculpture ne s’appréhende véritablement qu’au moyen des caméras des spectateurs (téléphones portables, appareils photographiques). Il s’agit de réfléchir ici à la médiation qui entre en jeu dans la production d’images. Ce que nous percevons de l’installation semble en diriger la lecture mais c’est seulement par l’enregistrement photographique de la sculpture que le phénomène esthétique se révèle.

B/ gamme est une série de photographies dont les couleurs proviennent de la confusion et de la synthèse que produit la perception visuelle. Gamme souligne la structure dans laquelle nous énonçons la couleur depuis le langage, elle établit un questionnement sur le réalisme à travers le genre du paysage dans l’art, et s’interroge sur les déterminations mentales dans la perception de la couleur.

C/ clair-obscur est une vidéo qui explore l’absence de la lumière et son apparition en couleur lorsque la matière l’absorbe et la réfléchit. Les images, produites dans des opacités variables, se forment aux marges du visible et de l’invisible. Utilisant la longueur d’onde de chaque couleur correspondant à son équivalent dans la gamme audible, la vidéo traduit la couleur en son.

Plutôt que de considérer seulement les effets de la tradition dans la construction de l’idée de la couleur, Umbra, s’ouvrant à la subjectivité d’affects inédits, réélabore la façon de rendre visible la réalité.