Jour des crêpes
Alex Verhaest (BE)
Jour des crêpes
Film -

Maria avait quarante ans en 1995 quand, au cœur de la crise Dutroux en Belgique, la marche blanche forçait l'influence dominante de l'église à lancer son chant du cygne.
Dernière-née d'une famille pauvre et pieuse de onze enfants, elle a réussi ce tour de force qui allait prendre à ses sept sœurs deux générations : elle s'est définitivement détachée de son rôle assigné de femme au foyer sous influence du crucifix.
Sa sœur préférée a endossé ce rôle pour la famille. Moins qu'une égale mais plus qu'une employée, Benedicte s'efforce d'assurer à Madeleine, la fille de Maria, un rythme irréprochable et régulier, en phase avec les cloches désacralisées de l'église – un rythme que raille son propre fils, Dominik, convaincu que d'autres temps arrivent.
Les deux femmes s'identifient à ce qui leur manque dans la vie. Leur émancipation, ou manque d'émancipation, se révèle être celle de vases communicants, un vide venant répondre à une plénitude.
Jour des crêpes parle de la relation entre ces deux sœurs, qui symbolisent cette génération de mères stressées en Flandre dans les années quatre-vingt-dix.

Tout d'abord, j'adresse mes remerciements à Béla Tarr. Son écoute et ses conseils m'ont permis de développer un nouveau regard.
Je tiens à remercier vivement Melissa Dhont, qui m’a soutenu profondément dans la réalisation de Jour Des Crêpes.
Je remercie notamment Hélène Devos, Marijke Pinoy, Els Deceuckelier et César De Sutter qui ont apporté des choses au film au-delà de ce que j’avais pu imaginer.
Je remercie toute mon équipe technique, dont notamment Korneel Moeyaert qui nous a ensorcelé avec sa lumière.
Je remercie également toute l’équipe du Fresnoy pour ses expertises, sa confiance et sa patience.
Enfin, je tiens à remercier mon père et ma belle-mère qui m’ont aidé profondément cette année.

Alex Verhaest
Alex Verhaest Belgique
Promotion Michelangelo Antonioni

Le travail d’Alex Verhaest est principalement centré sur le langage, les histoires et l’impossibilité de communiquer. Le travail éminemment pictural de Verhaest fonctionne sur la juxtaposition de la peinture et de la vidéo, chaque nouveau projet étant une recherche au cœur de la technologie contemporaine non-conventionnelle.

Lors de son année de master en arts, Verhaest a voyagé en Chine où elle a découvert la culture des hackers asiatiques. Invitée pour une résidence de six mois au centre d’arts Island6 à Shanghai, elle y intègre le collectif aujourd’hui dissous Platform for Urban Investigations (plateforme pour la recherche urbaine). Elle voyage ensuite à Mexico, Eindhoven et Salvador de Bahia où elle participe à des expositions du collectif au Museo de la Ciudad de Mexico, au Van Abbe Museum et au Museo de Arte Moderna. En 2009, elle décide de se concentrer sur sa pratique personnelle et participe à des expositions collectives en Belgique et aux Pays-Bas. En septembre 2013, sa première exposition personnelle Temps mort / Idle Times se tient à la Grimm Gallery, Amsterdam. Son travail a été sélectionné par divers festivals ou concours d’art et de nouveaux médias, dont le festival FILE à Sao Paolo, le prix NTTA (New Technology Art Award) à Gand, TAZ (Theater Aan Zee / Théâtre sur mer) à Ostende et le festival des arts de Watou. Ses œuvres figurent dans la collection privée Akzo Nobel. Elle a récemment reçu le prestigieux New Face Award au Japan Media Arts Festival et un Golden Nica à Ars Electronica.

Cursus
  • Master of Fine Arts, Graduated in 2007
  • Solo debut at Grimm Gallery Amsterdam, 2013
  • Ars Electronica Golden Nica 2015
  • Teaching Comparative (and new) Media at Luca, School of Arts since 2015

Production : Le Fresnoy, Studio national des arts contemporains