Installation
Vidéos, bande sonore, tirages argentiques
Comme un film éclaté, une enquête en plusieurs substances, des documents se déploient et questionnent le caractère augural de l’archive.
Un premier film scrute des archives de la Stasi, sans légendes, caviardées, annotées ou numérotées. Double systématique du réel, ces images prospectives sont archivées pour être éventuellement regardées demain. Pour la plupart des dossiers, dont l’ouverture est annotée en première page, j’ai été la première à y inscrire une date, preuve que les images n’ont jamais été regardées. Sur un autre écran, dans l’espace où sont gardées ces images, la caméra semble glisser entre les archives, les dossiers, les couloirs, les bureaux, dans un temps où le vide est redevenu maître de ses lumières, de ses objets, des signes d’une sourde activité répressive, obsessionnelle et paranoïaque.
En parallèle, des surfaces photosensibles ont enregistré aléatoirement le rayonnement de pierres radioactives. Le contact des pierres avec des plaques de négatifs vierges, pendant plusieurs mois, a créé une trace pareille à celle de la lumière. L’invisibilité totale de ces rayons empêchent de prévoir l’image qui sera formée par l’impact de la pierre sur la surface.
Entre ces documents, un film sans image déroule un texte de Bruce Bégout.