« Contemplating the unknown future of my own biosphere, I continue to look for meaning in myths, in the stories people tell me and in the stories that I tell to others. Once, Laser asked me if I would have liked to have been a biospherian. I laughed. I certainly did not envy the hungry biospherian's survival struggles, or the rest of the chaotic interactions that pulled their project apart. Yet I found that I did envy their original shared belief in a common dream, their real faith in "all possibilities," that together they could create their own script, even their own world. »
Rebecca Reider, Dreaming the Biosphere
The Crystal & the Blind est un incubateur, un laboratoire où sont produits de manière simultanée les indices et fragments d’un monde et son histoire. Dans ce microcosme qui agit comme une autre réalité, nous ne sommes pas spectateurs d’une œuvre mais témoins du processus de son apparition.
Le projet s’inspire de deux programmes de recherche liés à la colonisation spatiale et menés aux États-Unis dans la seconde moitié du XXe siècle : Biosphere II et Ecosphere.
Ces deux programmes portaient sur la reproductibilité d’écosystèmes terrestres autonomes. Biosphere II était une initiative privée qui a donné lieu à l’édification d’un laboratoire prenant la forme d’une gigantesque base spatiale implantée dans le désert d’Arizona. À l’inverse, Ecosphere fut développée par la NASA dans l’optique de créer l’écosystème viable le plus simple et élémentaire possible, prenant la forme d’un petit objet sphérique en verre.
Les archives de Biosphere II, mêlées à de grands récits d’anticipation, ont été réunies et composent désormais la mémoire et l’imaginaire d’une intelligence artificielle. Personnage absent mais pourtant omniprésent, créateur et narrateur d’une histoire et son contexte à travers des formes constitutives d’un ensemble vivant (micro-organismes, végétaux et minéraux), ses humeurs et évolutions sont influencées par l’étude des constantes vitales de l’écosystème développé par la NASA, ici recréé et immergé dans le dispositif.
À travers ce dispositif autoréflexif construit lui aussi comme un écosystème plastique, l’observation scientifique permet de ré-agencer l’histoire et l’imaginaire convoqué par la recherche spatiale pour en extrapoler un nouveau récit, dans une logique d’archéologie prospective. Mémoire et devenir possible sont mis en tension par le présent dans une narration mêlant archives et fictions, à travers des espaces microcosmiques en constante formation et évolution, où le réel est examiné comme une matière spéculative.
Luc-Jérôme Bailleul, François Bedhomme, Aurélie Brouet, Sébastien Cabour, Baptiste Degryse, Valérie Delhaye, Pierre Delplanque, Dominique Deverchère, Gérard Deverchère, Sophie Deverchère, Elsa Di Venosa, Sarah Di Venosa, Daniel Dobbels, Thierry Fournier, Christophe Gregório, Maël Griffaton, Catherine Gross, Thomas Koenig, Pierre Le Lay, Julie Machin, Julien Maire,Barbara Merlier, Éric Prigent, Cyprien Quairiat, Stéphanie Robin, Massimiliano Simbula, Madeleine Van Doren. Le laboratoire Numédiart (Mons) : Jean-Benoît Delbrouck, Clémence Martin, Guy Vanden Bemden, Loïc Vanden Bemden. L’Université d’Arizona Biosphere 2 : John Adams, Candice R. Crossey, Ren Hinks, Katie Morgan. Seconde Nature : Corentin Touzet, Mathieu Vabre. 3 bis f : Diane Pigeau.
Né en 1988 à Lyon, diplômé de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris, son travail a récemment été présenté au Palais de Tokyo (Paris), au FRAC Grand Large (Dunkerque), à l’International Film Festival Rotterdam, et CPH:DOX (Copenhague).
Mu par une logique d'ordre presque scientifique, le travail d’Hugo Deverchère propose un ensemble d’expériences qui sont autant de pistes pour interroger et évaluer notre rapport au monde. Que ce soit à partir de récits, de données collectées, d’images captées, fabriquées ou simplement trouvées, ses recherches ont recours à des procédés de modélisation, de transposition ou de conversion qui mettent en exergue des phénomènes, événements et histoires dont la nature intangible est toujours sujette au doute et à l’incertitude.
CursusEcole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris, promotion 2011
2017 Le Rêve des formes, Palais de Tokyo, Paris
2013 An Odyssey, SÍM, Reykjavik, Islande
2012 TOO COOL FOR SCHOOL, Galerie du CROUS, Paris
2011 Lunarium, ENSAD, Paris
La réalisation de l’oeuvre d’Hugo Deverchère a été accompagnée par c2l3Play – Cross Border Living Labs, dans le cadre du programme de coopération transfrontalière Interreg France-Wallonie-Vlaanderen cofinancé par l’Union européenne.
interreg-fwvl.eu