Le Laboratoire de la nature
2 févr.
— 21 avr. 2019
Descriptif
Le laboratoire de la nature traite de la représentation de la nature et plus particulièrement du rapport que l’homme occidental entretient avec la nature, à partir de la construction des discours scientifiques, révélant le goût de l’homme pour la classification et la collection. Cette exposition évoque, en parallèle, la modernité des inventeurs de la photographie à une époque où les réflexions scientifiques bouleversèrent le regard de l’homme sur la nature, sujet contemporain par excellence. Ces images anciennes sont souvent ressenties comme des métaphores de la condition humaine. Les inventeurs de la photographie ont ouvert les champs artistiques au-delà de la représentation des sujets classiques de la nature.
C’est le rôle d’une institution telle que Le Fresnoy de construire des passerelles entre les langages numériques et les procédés anciens, et de porter un regard sur des procédures techniques qui sont également des processus mentaux.
Cette exposition constituée d’installations, de photographies, de films, présente des oeuvres utilisant les technologies les plus contemporaines pour revenir à la naissance du médium photographique.
L’origine de cette exposition est un hommage contemporain à William Henry Fox Talbot. Connu pour être l’inventeur d’un procédé photographique qui porte son nom, W. H. F. Talbot, né en 1800 en Angleterre, est un homme de sciences : membre de la Royal Astronomical Society, mathématicien, philologue, poète et botaniste. Talbot travaille notamment sur des questions touchant à la lumière et à l’optique, il revendique une démarche scientifique moderne fondée sur l’expérimentation et remet en scène les étapes de sa propre démarche scientifique.
Une des questions importantes soulevées par les premiers essais photographiques de Talbot, à savoir les dessins photogéniques, concerne précisément le rapport à la nature. Ces oeuvres peuvent être comprises comme une application des théories romantiques, ce qui était auparavant reproduit par la main de l’homme est désormais entièrement révélé par l’élément lui-même : la photographie permet de voir les détails, les nervures, le limbe, etc. La photographie révèle en quelque sorte, le langage de la nature. Ce qui est encore plus net dans le cas du calotype.
Tout se passe comme si le daguerréotype était le miroir de la nature et que le calotype était amené à devenir le crayon de la nature, devenu le titre du premier ouvrage au monde illustré par la photographie publié par Talbot lui-même. Vers 1839, nous assistons alors à la production de nouvelles images qui, par la nature de leurs supports et par leurs finalités, ont mis en mouvement le procédé historique de la modernité.
Les artistes
Édouard Benguerel, Amélia Bergner, Hicham Berrada, Anaïs Boudot, Mat Collishaw, Mark Dion, Hideyuki Ishibashi, Moritz Loewy & Pierre-Henri Puiseux, Lisa Oppenheim, Anna Katharina Scheidegger, Patrick Van Caeckenbergh.
Commissariat
Pascale Pronnier
Scénographe
Christophe Boulanger
Partenaires de l’exposition
Cette exposition est conçue en partenariat avec le musée d’Histoire naturelle de Lille