Fanny Béguély
Arba, Dâk Arba - Installation - 2019
présentée dans le cadre de l'exposition Panorama 21
Installation
Arba, Dâk Arba est une installation photographique et sonore qui fait écho à la tradition ancestrale des arts divinatoires et à la propension qu’ont toujours eu les hommes à s’interroger, à tenter de percer les mystères de leur passé, leur présent, leur futur et à déchiffrer obstinément les signes de la nature.
Attentive à une énergie passant par les fibres du papier, qui s’empare de ses gestes et guide l’action de la chimie, Fanny Béguély développe une approche sensible de la matérialité du médium photographique et de ses puissances d’apparition. Par l’entremise d’un dispositif rituel et chimique, la couche photosensible réagit comme par spasme, et délivre son mystérieux présage.
Guidés par la boîte à bourdons de Frédéric D. Oberland et la voix d’Irena Z. Tomažin, les spectateurs sont amenés à déambuler autour de huit corps de papier suspendus, à redevenir ces « consultants » des temps antiques qui, depuis Cumes en Italie, Delphes en Grèce ou Didymes en Turquie, viennent questionner la Sybille, la Pythie, lire dans les entrailles d’animaux ou dans le vol des oiseaux, l’inscription de nos destins.
En utilisant la photographie comme médium, à la fois comme outil technique et comme outil psychique cherchant à transcender les limites de la perception humaine, l’artiste nous confronte à la part irréductible d'irrationnel et de croyance qui régit notre relation au monde, et notre rapport aux images. Arba, Dâk Arba agit comme une métaphore de l’univers et nous rappelle que si la réalité est visionnaire, la vision est toujours une affection.
Fanny Béguély
Fanny Béguély est née à Antibes en 1990. Sa pratique oscille entre le cinéma, la photographie et la performance. Elle a étudié la littérature en classe préparatoire à Nancy et le cinéma à l’université Paris 3 et à l’ENSAV de Toulouse. Elle s’intéresse dans son travail à l’invisible, au vivant, à l’abolition des frontières entre le charnel et le spirituel, à la recherche d’une perspective moins anthropocentrée. Ses œuvres ont été présentées entre autres à la galerie Jocelyn Wolff (Paris), aux Voies Off des Rencontres de la photographie (Arles), à GESTE : Matérialité photographique (Paris), à Côté Court (Pantin) et à Blow-up Arthouse International Film Festival (Chicago).
Production
Crédits
Enregistré et mixé au Fresnoy, Studio national des arts contemporains, Tourcoing
Monté au studio Mer Noir, Paris
› Processing : Frédéric D. Oberland
› Voix : Irena Tomažin
› Montage son : Fanny Béguély, Romain Poirier
› Mixage : Romain Poirier
Remerciements
Les musiciens Irena Z. Tomažin et Frédéric D. Oberland, Romain Poirier, mon papier photo Foma, François Bonenfant, Pascale Pronnier, Béla Tarr, Katell Paillard, Daniel Dobbels, Madeleine Van Doren, Olivier Anselot, Blandine Tourneux, François Bedhomme, Sébastien Cabour, Cinna Peyghamy, Guillaume Gravina, Aurélie Brouet, Cyprien Quairat, Anna Katharina Scheidegger, Vincent Maquaire, Luc-Jérôme Bailleul, Pascal Buteaux, Valérie Delhaye, Olivier Sola, Clément Vieille, Yosra Mojtahedi, et tous mes camarades du Fresnoy.