Pierre Pauze
Mizumoto - Film - 20min - 2018
présenté dans le cadre de l'exposition Panorama 20
MIZUMOTO, une galerie de portraits dans un huis-clos queer rétro-futuriste, dont les protagonistes sont rassemblés autour du pouvoir de l’eau et de sa potentialité : l’aqua-métaphysique. Cette discipline réinterprète l’état des connaissances, dans l’euphorie provoquée par la multiplication des dispositifs. Les identités s’expriment comme des cellules distinctes, rassemblées par un flux relationnel, fait de musique, d’échanges et d’interprétations. Conducteur des informations, l’eau évoque à la fois le big data et une condition humaine transitoire, entre nouvel humanisme et transhumanisme capitaliste. Les symboles en présence évoquent des figures urbaines traversées par l’instinct primitif de la survie. Chaque personnage négocie sa place à la mesure de ses connaissances et de ses obsessions.
Phénomènes quantiques entremêlés, révolution de la médecine, synthèse par la musique : un futur fantasmé où le « sonic fluid », substance originelle, faisant la loi depuis que les recherches scientifiques sur la mémoire de l’eau ont abouti à une nouvelle révolution digitale. Matérialisée par un espace-temps en huis clos, celle-ci s’inscrit sans linéarité, dans le maelström des liens tissés entre le cycle de l’eau et les réseaux d’information du web. L’humanité, data center de l’eau et de sa mémoire cachée, contemple désormais la technologie comme le lieu d’une impossible rédemption, soumise à sa force insondable.
Théo-Mario Coppola
Pierre Pauze
Né en 1990 en France, Pierre Pauze est diplômé avec les félicitations du jury des Beaux- arts de Paris. Lauréat du prix Artagon et du Prix Agnes B en 2017, il a récemment exposé son travail au Carreau du Temple, à la Villette, où à la fondation Brownstone à Paris, ainsi qu'au Musée Es Baluard à Majorque où au K-Museum of Contemporary Art à Séoul. Depuis plusieurs années, il investit la thématique de l’eau et des ondes à travers des protocoles d’installation et de vidéo mobilisant plusieurs niveaux d’écriture : les sciences, la science-fiction, les mythologies et des problématiques iconoclastes liées à la culture post-internet.