Andrés Padilla Domene
Repercussion - Installation - 2017
présentée dans le cadre de l'exposition panorama 19
Il me parle de cette pierre de 10 kilomètres de diamètre. Elle provient d'un lieu inconnu errant dans l'univers pour un temps ignoré. Il m’explique que l'objet a probablement voyagé sur une trajectoire continue, droite, à vitesse constante, ne croisant aucun objet sur son parcours à travers le néant. Puis, l'atmosphère de la Terre. Trois secondes et demie après, l'astéroïde impacte la surface et annihile 76% du vivant.
Il n'est pas présent au moment de la collision mais cet événement l'obsède. Il veut chercher les traces qui lui permettront d’en évoquer le son. Il croit comprendre que l'ensemble des galeries souterraines a été formé par l'impact. La pierre, comme une balle jamais extraite de la chair, y loge toujours.
Il commence par constituer un groupe d'explorateurs pour investiguer les profondeurs de la terre. Ils y descendent et s'engouffrent pour plusieurs jours dans le silence et l'obscurité.
Leurs pupilles dilatées jusqu'au bord. La sensibilité de leur caméra, à fond. Leurs entrailles rugissantes en dedans, en dehors. Le timbre aigu qu'ils écoutent dans le silence, c'est l'électronique du cerveau. Les préamplificateurs de leurs corps comme leurs enregistreurs s'écoutent eux-mêmes quand il n'y a plus rien à percevoir. Leurs pas, leurs trébuchements, leurs respirations, leurs paroles, leurs intestins, leurs machines. Bruyants animaux les humains.
L’eau qui ruisselle est le véhicule de la matière qui s'accumule. Les gouttes forment des impacts comme de petites astéroïdes, toujours au même endroit, tels des cratères qui se réitèrent les uns sur les autres
Chercher un des sons les plus intenses jamais produit sur la terre, dans le silence presque absolu. Comme si l'on devait commencer par écouter ses propres organes pour pouvoir évoquer n'importe quel son. La recherche du son devient l'écoute du corps.
Andrés Padilla Domene
Né en 1986 à Guadalajara, au Mexique, Andrés Padilla Domene a étudié les arts audiovisuels au Mexique. Il a exposé son travail dans divers festivals et expositions au Mexique et à l'étranger parmi lesquels : Modern Ruins 1: 220, The Arts Catalyst galerie Furtherfield (Londres, 2014), ISEA 2012 exposition principale (Albuquerque, États-Unis, 2012), Les rêves d'une nation, un an plus tard, au Museo Nacional de Arte MUNAL (Mexico, 2011), 04 Transitio_MX (Mexico, 2011), Gym of Obsolete Technology à la galerie W139 (Amsterdam, 2016), Setting Out, Apexart (New York, 2016), La Fabrique des images à l'Institut culturel du Mexique (Paris, 2015) et EFRC, Centre d'art contemporain de Quito (Equateur, 2012). Depuis 2007, il a développé en collaboration avec Ivan Puig le projet SEFT-1 (seft1.net). Il fait également partie du collectif artistique
Astrovandalistas (astrovandalistas.cc). Il est actuellement artiste étudiant au Fresnoy - Studio national des arts contemporains.
Production
Remerciements
Raphaële Bezin,
Famille Padilla Domene,
Ambassade de France au Mexique | Institut Français d’Amérique Latine
Fondation TAE, Transformación Arte y Educación
À mon équipe de travail,
À mes collègues du Fresnoy,
Au personnel du Fresnoy