Bettina Blanc-Penther
Too much tenderness - Film - 24min - 2017
présenté dans le cadre de l'exposition panorama 19
Film
Deux soldats sans guerre : l’absence a creusé un trou. Ici on se connaissait et on ne se reconnait plus La parole est désormais vide et le langage impossible. Pour ça, les personnages ne parleront pas. On tourne autour de l’absence sans pouvoir jamais la faire entrer dans le langage, Elle, elle ne doit pas entrer en nous.
Toi et moi dans une maison, loin de tout, des bruits de la ville qui nous hantent comme une mélodie qui reste dans la tête. Il y a aussi un garçon qui se prend pour un fantôme. Tout ce que je connais ici c’est toi et la joie d’être ensemble. La maison est protégée par l’ombre des arbres. On tache nos T-shirts de sucre à se reposer contre leurs écorces. Tu m’as demandé souvent ─ pourquoi venir ici ? C’est parce qu’il fallait être loin de tout ce que tu connais, que les arbres te soient étrangers, que tu ne reconnaisses ni les fruits, ni les fleurs, ni les mots sur les paquets de gâteaux.
Mais que s’est-il passé ? Des tas de choses, des tas de fictions qui n’ont pas eu peur de s’appeler réalité. Souvent nous marchons côte à côte, entre nous, il n’y a pas la place de penser que le ciel se ternit et que l’été se termine. Et puis il y a aussi cette petite image dans une poche, striée de blanc, là où la photographie a été pliée et une autre dans une boîte, qui manque parce qu’un jour on a été fou de penser qu’on voudrait l’oublier pour toujours.
Bettina Blanc-Penther
Née à Cannes en 1991, Bettina Blanc-Penther vit et travaille à Paris.
Après être passée par la Sorbonne en lettres modernes appliquées, elle sort diplômée en 2015 de l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris. Dans ce cadre, elle écrit un mémoire : Le Corps de l’écrivain, qui questionne l’écriture comme passage entre mémoire et création.
Parallèlement au projet du Fresnoy, elle participe en tant qu’interprète au projet Footballeuses du
chorégraphe Mickaël Phelippeau.