Carolina Saquel
Un portrait peut avoir un fond neutre - Installation - 2005
présentée dans le cadre de l'exposition Panorama 6
Installation
Les images qui sont à l'origine de ce projet d'installation vidéo proviennent de la peinture. Dans les portraits, les paysages apparaissaient toujours statiquement à l'arrière-plan, comme des images arrêtées – la déconcertante 'ligne arrière' des tableaux flamands servant de conception schématique de l'espace et de contexte : idée liée à l'horizon, à la perspective, à la notion de distance, à la forme des choses dans le monde, d'un modèle imposé à la vision, toujours basé sur un point de vue fixe et stable. À partir de cette référence, j'ai choisi de tourner, en haute mer sur un bateau amarré, des images de l'horizon de la mer afin d'enregistrer les mouvements d'une ligne que l'on pense – et même, que l'on sait – fixe et stable. Mais cette ligne oscille, se fracture, elle bouge. Et dans le mouvement, l'espace se conçoit différemment. Ainsi les objets du monde, le paysage, l'espace, les choses, se réorganisent en conséquence. La bande sonore qui accompagne les images de la séquence vidéo reste abstraite, sans relation directe avec ce qui est vu. De temps en temps, elle est entrecoupée par la voix d'une femme qui lit un texte. Plus que son contenu, c'est la façon de lire – sa régularité, sa tonalité, son rythme – qui lie le texte et les images, leur mouvement, pour ouvrir d'autres voies dans l'oeuvre. À la base de ma réflexion se trouve la notion relative de stabilité/instabilité qui existe dans tout rapport entre l'observateur et son sujet. Est ainsi remise en question la supposition d'une base ferme du regard afin d'observer comment cette ligne, dans son mouvement, travaille à l'intérieur du cadre de l'image.
Carolina Saquel
Production
Remerciements
Merci à Mrs Ives Decalf, Laurant Clion, La Bouèe Rouge,Dunkerque,Derek Humpreys,Yannig Willman, Florent Le Duc, Emilie Godreuil, Orfita, Maca, Rodrigo y padres.