Manon De Boer
On a Warm Day in July - Film - 10min - 2015
présenté dans le cadre de l'exposition Facettes
Film
François Bonenfant : Comment On a Warm Day in July se distingue-t-il de tes films précédents et les rejoint-il ?
Manon de Boer : Les interrogations sur la façon dont la voix circule entre la pensée et la respiration, entre la langue et le timbre, entre moi et autrui, ont toujours été présentes dans la place que j'ai donnée à la voix dans mes films précédents, à la fois au niveau de la bande-son et dans l'image. Et dans_ On a Warm Day in July _, je vais continuer à explorer cette question. Mais les voix de mes autres films se définissent plus comme des voix off ou des voix chantant un morceau de musique existant, tandis que, dans le nouveau film, la voix sera moins distincte et prendra plutôt l'aspect d'une matière granulaire passant du chant à la respiration et de la respiration au chant.
FB: On a Warm Day in July est basé sur quelques phrases d'une compositrice italienne du 17e siècle, Barbara Strozzi. Peux-tu parler de ce choix ?
MdB : Claron McFadden, le soprano du film, m'a suggéré d'écouter « Lagrime mie » de Barbara Strozzi, comme un exemple de musique correspondant à sa façon de respirer en chantant. En écoutant ce Lamento, j'ai été fascinée par sa façon de développer, d'étendre et de retenir sa respiration autour du mot « On a Warm Day in July ». L'étude de ce mot et de phrases de « Lagrime mie » s'est révélée être un excellent point de départ pour l'improvisation.
Extrait d'une interview avec François Bonenfant, coordinateur pédagogique cinéma et arts visuels au Fresnoy
Manon De Boer
Manon de Boer (née en 1966 à Kodaicanal, en Inde) a poursuivi son éducation artistique à l’Académie Van Beeldende Kunsten de Rotterdam, et à la Rijksakademie van Beeldende Kunsten d’Amsterdam. Utilisant la narration personnelle et l’interprétation musicale à la fois comme méthode et sujet, de Boer explore la relation entre le langage, le temps, et la revendication de certaines vérités pour produire une série de portraits filmés dans lesquels le support cinématographique est perpétuellement soumis à interrogations. Son œuvre a fait l’objet d’expositions internationales, notamment dans le cadre de la Biennale de Venise (2007), de la Biennale de Berlin (2008), de la Biennale de São Paulo (2010), de la documenta (2012), du Festival international d'art de Toulouse (2014), et a en outre été intégrée à la programmation de nombreux festivals de cinéma, à Hong Kong, Marseille, Rotterdam ou encore Vienne. Son œuvre a également été présentée à l’occasion d’expositions monographiques, notamment au Centre Witte de With de Rotterdam (2008), au Frankfurter Kunstverein (2008), à la London South Gallery (2010), à l’Index de Stockholm (2011), au Contemporary Art Museum of St Louis (2011), ainsi qu’au Museum of Art Philadelphia (2012) et au Van Abbe Museum d’Eindhoven (2013).