Patrick Corillon
Le Benshi d'Angers - Performance - 2011
présentée dans le cadre de l'exposition Panorama 13
Performance
Le Benshi d'Angers, proposé pour Panorama 13, prend la forme d’un récit sur scène au cours duquel le narrateur va, pendant 60 minutes, projeter sur un grand écran des images et des mots extraits d’un livre. Petit à petit, les images vont prendre leur autonomie et donner au récit une forme inattendue.
Patrick Corillon
Né à Knokke (Belgique) en 1959. Il vit et travaille à Paris et Liège.
Il enseigne à l’Ecole des beaux-arts de Nantes et est représenté par la galerie In Situ (Paris).
Patrick Corillon a des affinités avec Borges et le poète portugais Fernando Pessoa qui n’a eu de cesse de propager des personnages fictifs, des amis, des connaissances, engendrés par le texte, en leur construisant des vies propres et en entretenant avec eux d’étroites relations. Ainsi, Patrick Corillon a lui-même créé une dizaine de personnages qui évoluent d’exposition en exposition à travers d’infimes bribes de leurs biographies. À l’origine (1988), il ne dévoilait pas leur identité. En 1991, l’artiste bouleverse les données en sortant d’emblée de l’anonymat des personnages fictifs d’une autre époque, comme Oskar Serti, né en 1881 et mort en 1959. À l’instar d’un reporter, Patrick Corillon joue sur la figure de l’artiste qui voyage pour réaliser des expositions et relate des épisodes de situations aventureuses propres à chacun des personnages invités. Image de l’art comme aventure, comme risque. Référence aux mondes que l’on crée dans l’enfance.
Depuis 1998, les histoires de Patrick Corillon quittent les personnages du passé pour se conjuguer au présent et s’accorder avec l’esprit de la communauté ; le nous, le vous, le on deviennent le sujet. À l’opposé des stratégies du monde d’aujourd’hui, les histoires de Patrick Corillon ne se dévoilent que progressivement, elles frôlent les objets des lieux auxquelles elles sont attachées, mais ne livrent pas d'images. Sauf mentales. C’est une oeuvre au sens qu’Umberto Eco donne à ce mot ; une oeuvre qui n’en finit pas, un hypertexte qui s’ouvre à l’infini. Mais une oeuvre à côté de laquelle on peut passer sans la voir tant elle se fond dans le contexte où elle apparaît et où la lecture, le texte devient le code d‘accès obligatoire de son apparition. Les moments de la vie quotidienne que livre Patrick Corillon s’ancrent toujours dans les lieux où ils prennent naissance. La fiction est pour l’artiste un postulat de la réalité, non une fuite du réel mais une stratégie pour s’en approcher au plus près. Une méthode d’investigation.
Patrick Corillon renvoie mine de rien le spectateur à son actif de lecteur de l’art contemporain depuis Duchamp. Celui d’acteur qui donne vie à l’oeuvre. Il formule à chaque fois un écran d’images mentales pour tout un chacun avec ses histoires. Rendre visible l’invisible, faire son propre cinéma, voilà ce à quoi l’artiste nous convoque.
2012
Les Aveugles, opéra sur une musique de Daan Janssens, inspiré de l’œuvre de Maurice Maeterlinck pour le Singel à Anvers, le Vooruit de Gand, le Concertgebouw de Bruges et le Manège de Mons, Belgique.
2011
Le Chant des Couloirs, commande publique pour la Banque nationale de Belgique, Bruxelles
Oskar Serti va au Concert. Pourquoi ?, soirée musicale (avec installations plastiques) pour le Konzerthaus de Vienne, les salles philharmoniques de Cologne et de Luxembourg.