Julia Stern
Fréquence A - Film - 2013
présenté dans le cadre de l'exposition Panorama 15
Film
Certaines choses sont difficiles à formuler dans toutes leurs dimensions, de ces choses qui pourtant se ressentent intensément, se comprennent parce qu’on en perçoit l’essence. Je crois que ce qui m’a poussée à créer jusqu’à maintenant, c’est la nécessité d’élaborer un langage pour exprimer ce que je ne peux pas formuler autrement mais que j’éprouve pourtant le besoin et le désir de partager, de proposer, de faire ressentir. Quelle qu’en soit l’échelle, créer c’est aussi réinventer le monde, se laisser porter par les différentes forces qui nous traversent et nous animent, jusqu’à leur donner une forme, une lumière, un son, une histoire, pour un temps. C’est ainsi que je ressens le besoin de participer au monde pour le moment. Le film que je prépare actuellement est le fruit de différentes rencontres. Le point de départ est la rencontre avec Jacques, un inventeur inspiré, qui a construit une machine capable de capter les ondes qui circulent autour de nous et de notre planète à partir de leur réflexion dans l’ionosphère (la plus haute des couches atmosphériques). Il navigue ainsi entre les longueurs d’ondes et explore, plongé au beau milieu d’une infinité d’informations, de signaux, de messages... Puis j’ai rencontré quatre autres personnes dont le rapport au monde est particulièrement intuitif. Mais c’est surtout leur rapport à l’invisibilité, à l’intériorité du vivant qui m’a permis de construire un lien poétique et sensitif entre ces quatre personnes et le travail méthodique et scientifique de l’inventeur. Dans ce film, chacun à leur manière, ces êtres captent, écoutent, vibrent et en cela expriment, avec ou sans mots, avec ou sans gestes, l’étrange relation qu’ils construisent avec le monde et ses vibrations ondulatoires. Ce film propose une poétique autour de la figure de l’ « être d’onde ». La construction du film ne propose pas une temporalité linéaire ; rythmées par les manipulations de l’inventeur, les séquences avec les quatre autres personnages s’ouvrent et se referment de façon abrupte, offrant un espace-temps qui leur est propre, une sorte de temps suspendu. Le film se propose telle une expérience, qui invite à faire partie de ces temps de vibrations.
Le projet se déroule en France.
Julia Stern
Née en 1988 à Paris. Vit et travaille entre Paris et Roubaix.
Cursus 2007-2012 : ENSAD, Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris : diplôme photo-vidéo 2012 - Mention Très Bien.
Production
Remerciements
Jacques Brodier, Nico Tep, Marc-Eliel Chouraqui et toute l'équipe du Fresnoy