Amer Albarzawi

Hybrid Memory - Installation - 2024

présentée dans le cadre de l'exposition Panorama 26

Dans Hybrid Memory, je dessine la dualité de mon existence depuis mon départ de Damas en 2010 : une mémoire tangible et une mémoire floue dans des mondes numériques. Cette installation vidéo montre une maison bâtie sur plusieurs fuseaux horaires – de Damas et Bagdad à Istanbul et Paris –, enracinée dans les appels vidéo quotidiens avec la famille. À travers une boîte de filtres d’écran désassemblés, le spectateur contemple un espace de souvenirs fragmentés, représentant ma famille dispersée, réunie uniquement dans cette demeure numérique.

L’œuvre d’art transforme les écrans de simples projecteurs en fenêtres sur des vies vécues dans la solitude, reflétant les transmissions intermittentes et parfois floues qui nous relient. Il s’agit d’un témoignage de communication à distance et d’un compte rendu d’événements auxquels on assiste virtuellement – un mariage, des fiançailles, la pousse de la barbe, l’absence intense de la perte.

Alors que la technologie brouille les frontières entre le présent et l’acteur, Hybrid Memory soulève la question de l’existence au-delà de l’écran, où ma famille et moi-même devenons les gardiens d’une réalité divisée mais profonde. Ce travail est une archive intime d’échos numériques, une investigation artistique sur le médium qui soutient notre union fragmentée.

Amer Albarzawi


Amer Albarzawi, né en 1987 à Damas, en Syrie, sonde l’identité et l’exil à travers l’art multimédia. D'abord gymnaste, il s’est tourné vers la danse et le cinéma, remportant notamment le prix du jury au Festival du film urbain de Toronto. Inscrit au Fresnoy - Studio national des arts contemporains, il crée des installations qui examinent l’interaction entre les mémoires numériques et naturelles dans le contexte de la migration.

Production


Le Fresnoy - Studio national des arts contemporains, Tourcoing

Crédits


› Musique : Simon Abu Asali
› Retouche photo : Majid Mohammad Doust
› Voix : Christian Cartier
› Scénographie : Cyprien Quairiat
› Design graphique : Aude Nasr