Samuel Lecocq
L'Énergie du Désespoir - Film - 27min - 2020
présenté dans le cadre de l'exposition Panorama 22
Film
Quatre collègues se rencontrent pour la première fois, ils participent à un escape game organisé par leur entreprise. Dès leur arrivée, tout semble déjà résolu, l’espace est en désordre, les cadenas sont déverrouillés et le coffre est ouvert. Incertains de la réalité de leur situation, ils se lancent dans une recherche désespérée.
Intention
« Il faut tout recommencer, sauf l’espoir. En revenir, en déchanter. Il faut inventer maintenant des arts poétiques sans idéologie, sans utopies adolescentes, mieux ajustés à ce que peut faire la poésie. […] C’est l’énergie du désespoir qu’il faut échanger en paradoxes, en impossibilités, en sobriété joueuse¹. »
Quatre personnages qui ne se connaissent pas se rencontrent pour la première fois. Ils ont chacun des trajectoires professionnelles différentes, mais tous travaillent pour la même entreprise multinationale. Ces quatre personnages s’apprêtent, dès le début du film, à jouer ensemble à un escape game – jeu d’enquête et d’énigme : les participants sont enfermés dans un décor scénarisé où ils doivent trouver des indices et résoudre l’énigme principale. Le jeu est chronométré et peut se dérouler sur plusieurs niveaux. Ces types de jeux en groupe ont comme client principal des grandes entreprises qui cherchent à fédérer leurs équipes, à créer du -team building-.
Au contraire d’un escape game classique, celui dans lequel rentrent les quatre protagonistes est dans un gigantesque désordre. Le jeu a déjà été résolu et l’énigme percée à jour. Ils se retrouvent donc dans un espace sans narration, à chercher une solution qui n’a pas d’énigme. Pourtant, au travers de dialogues où ils révèlent des fragments de leur expérience de vie et de travail, les quatre personnages parviennent à recomposer une narration. Une nouvelle diégèse se forme et évolue au fil de leurs découvertes.
¹ Michel Deguy, L’Énergie du désespoir ou d’une poétique continuée par tous les moyens, Paris, PUF, 1998.
Samuel Lecocq
Samuel Lecocq est né en 1992, il vit et travaille à Paris. Diplômé d’un Bachelor et d’un Master en Arts visuels de la HEAD – Genève, il poursuit sa formation au Fresnoy – Studio national des arts contemporains. Au moyen de la vidéo et de la photographie, Samuel Lecocq met en scène des lignes de bascules. Celles qui délimitent fiction et réalité, mais aussi celles qui précèdent l’instant d’un désastre ou d’un effondrement intime ou sociétal. Des instants fugaces qui se déploient au cœur de récits structurés par le langage et les gestes.
Production
Crédits
› Interprétation : Damien Gajda, Delphine Lanniel, Yussef Larbaoui, Nicola Perot
› Image : Pierre Nativel
› Son : Déborah Drelon
› Montage image : Samuel Lecocq
› Montage son : Médéric Corroyer
› Mixage : Arno Ledoux
Remerciements
Alice Goudon, Anhar Salem, Carole Quettier, Céleste Rogosin, Chantal Scotton, Cindy Coutant, Claire Duquenne, Daniel Dobbels, Dominique Deyon, Elliot Eugénie, François Bonenfant, Guylaine Huet, Le Fresnoy – Studio national des arts contemporains, Léticia Chanliau, Louise de Calan, Luc-Jérôme Bailleul, Lucien Bitaux, Madeleine Van Doren, Marie-Hélène Gourier, Mélie, Mona Darley, Myrrha Panni, Olivier Bémer, Parc Saint Léger, Philippe Gourier, Pictanovo, Pierre Nativel, Sarah Berthet-Nivon, Stéphanie Roland, Sylvain Groud, Ugo Arsac, Valentine Franc, Valérie Jouve, Vincent Duault.