Dmitry Gelfand, Evelina Domnitch
Time Synthesizer - Installation - 2020
présentée dans le cadre de l'exposition Panorama 22
Installation
À la toute fin de sa vie, le pionnier quantique Werner Heisenberg a posé la question « pourquoi la turbulence ? » La transition subtile de l’écoulement laminaire à turbu-lent reste parmi les énigmes les plus impénétrables de la nature. Dans Time Synthesizer, des strates accumulatives de bulles microscopiques d’hydrogène tracent des turbulences émergentes le long d’une surface d’eau qui coule. Ensemencées en succession rapide par un fil-électrode, les bulles forment des lignes de temps qui révèlent vivement une gamme de vitesses de surface sur l’ensemble du champ d’écoulement. Les bulles sont éclairées par une feuille laser multicolore, les transformant en lentilles prismatiques qui élargissent considérablement la perception de la profondeur du spectateur.
Notre compréhension de la turbulence a été considérablement développée depuis l’époque de Heisenberg. Un aperçu essentiel est le concept d’un état caché d’auto-organisation à motifs cohérents, sous-jacent au désordre apparent de l’écoulement turbulent. La moindre nuance affecte tous les aspects du flux et donne lieu à un état d’extrême sensibilité, caractérisé par un ordre spatial et temporel complexe.
Evelina Domnitch
Evelina Domnitch (née en 1972, à Minsk, en Biélorussie) et Dmitry Gelfand (né en 1974, à Saint-Pétersbourg, en Russie) créent des environnements immersifs alliant physique, chimie et informatique à d’étranges pratiques philosophiques. Affranchi de tout support d’enregistrement et de médium fixatif, leur travail prend la forme de phénomènes en perpétuel changement sujets à interprétation. La pratique artistique de ce duo est née de collaborations peu orthodoxes avec des groupes de recherche d’avant-garde, parmi lesquels LIGO (l’observatoire d’ondes gravitationnelles par interférométrie laser), RySQ (le simulateur quantique Rydberg) et le nouveau programme européen de pointe consacré aux technologiques quantiques. Domnich et Gelfand ont reçu le prix Witteveen+Bos (2019), le prix Meru Art*Science (2018), le prix d’excellence du Festival Japan Media Arts (2007) et cinq mentions honorifiques du prix Ars Electronica (2007, 2009, 2011, 2013 et 2017).