Artiste-professeur invité

2024 - 2025

Bertrand Mandico

Né en 1971 à Toulouse (France)

QUELQUE PART ENTRE A et Z.

/ DÉFRAGMENTER /

Profitant de mon passage au Fresnoy, je vais développer et tourner un projet intitulé : QUELQUE PART ENTRE A ET Z.

Ce film, ou cet anti-film, sera constitué de fragments d'images, sédimentés sur quatre strates. Ce projet sera la tentative de mise en image d'une série de prophéties, de leur réception et de leur interprétation.

Tourné en Super 16 mm, QUELQUE PART ENTRE A ET Z se déploiera comme un essai filmique, se déclinant également sous forme d'installations.

Je travaillerai aux côtés de personnes extra- lucides sollicitées spécifiquement pour le projet et je m'efforcerai de donner une lecture formelle et cryptée à leurs visions.

Ces prophéties filmiques seront ensuite vues et commentées par un authentique public, les commentaires retranscrits seront interprétés par des acteurs et actrices.

Pour faire écho à ce projet, lors de ma présence au Fresnoy, je donnerai à voir ; un florilège d'émissions, fictions, expériences produites et réalisées par le service de recherche de L'ORTF. En particulier les créations de Jean Frapat car cet immense fond détenu par l'INA est aujourd'hui trop peu connu, trop peu vu, trop peu commenté ou analysé et encore moins diffusé.

Il est pourtant une matière riche, féconde et fortement liée à ce qui fait la spécificité du Fresnoy.

Ce travail spécifique s'inscrit dans une série de recherches filmiques que j'appelle « Mon Anticinéma ».

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« Ce cher vieux vicinal, quelque part sur le chemin de Ballyogan au lieu de nulle part en particulier. Quelque part entre A et Z... »

Samuel Beckett


Bertrand Mandico est un auteur/cinéaste, ayant reçu une formation de cinéma d'animation. Diplômé du CFT Gobelins, il conçoit plusieurs films animés où il expérimente différentes techniques. Il délaisse rapidement l'animation pour se consacrer au cinéma « live action ». Il expérimente dans ses films le mariage des genres et une réinterprétation du récit fantastique. Il développe une écriture et un style onirique singulier, alliage formel et narratif. Ses films (courts, moyens-métrages, longs) sont tournés exclusivement sur support pellicule. Récompensé et sélectionné dans de nombreux festivals avec ses films (Boro In the box et Ultra Pulpe à Cannes, Living Still Life, Vie et mort d'Henry Darger, The return of Tragedy à Venise). Il réalise son premier long métrage en 2017 (Les Garçons Sauvages) récit d'aventure qui questionne le genre. Ce film sera présenté et primé à la semaine de Critique Venise, recevra un accueil critique et public conséquent (dont le Prix Louis Delluc du premier film). Il continue à écrire, développer et tourner des films multi-formats, tout en réalisant en 2020 (After Blue/Paradis Sale) son second long métrage, fable de science-fiction picaresque. Le film sera compétition à Locarno (Prix FIPRESCI) et primé dans de nombreux festivals dédiés au cinéma de Genre (Stiges, Austin, Toronto).

Par ailleurs les recherches cinématographiques de Bertrand Mandico (croquis, collages, photos, texte) font l'objet d'expositions, installations et publications. Il réalise également des films musicaux pour des artistes de la musique électronique (M83/ Kompromat). Il filme également depuis 13 ans une série de films courts 20+1 (21 ans) avec l'actrice Elina Löwensohn, travaillant sur le rapport fictionnel actrice-cinéaste.

En 2021 il imagine CONANN (la barbare). Le portrait d'une barbare à travers les âges et les époques. Un projet filmique multiple qui voyagera du théâtre des Amandiers jusqu'au Luxembourg, fera l'objet d'un long métrage en 2023 (CONANN) présenté à Cannes à la Quinzaine des cinéastes.  3 autres films naitront de cette expérience. Il conçoit une émission TV conceptuelle pour France 2 (L'émission a déjà commencé), regroupant ses courts-métrages liés au monde CONANN. Sur l'invitation du festival d'Aix en Provence, il réalise en 2023 une libre adaptation filmique de PETROUCHKA (de Stravinsky). En 2024, il conçoit DRAGON DILATATION, un diptyque regroupant deux films liés au spectacle vivant. Ce film conçu en double écran est la mise en image de sa vision divergente. Le film sera présenté au festival de LOCARNO.

Aussi, il co-signe et conçoit deux manifestes cinématographiques : International Incohérence (2012), Flamme (2018)