Éric Poitevin

Ancien élève des Beaux-Arts de Metz, Eric Poitevin a choisi de rester en Lorraine, à Mangiennes, un village de la Meuse, pour y vivre et y travailler.

En 1998, Eric Poitevin a reçu pour son œuvre photographique le Grand Prix National des Arts Plastiques Jeunes Talents. Il a été pensionnaire de la Villa Médicis en 1990.

Ses photographies, parfois tirées en grand format, sont présentées en ensembles soigneusement construits.

Ses images n'ont pas de temporalité définie. Des images de mares et de sous-bois, de chevreuils tués ou des portraits, illustrent son travail artistique. "Je préfère partir de quelque chose de simple et le complexifier. Une sorte d'initiation". "Toute photographie est un montage", dit-il. Les siennes le sont, parce qu'elles laissent le temps s'y installer. Lorsque le temps s'écoule, il se glisse toujours quelque chose "juste des choses discrètes, de l'ordre de la méditation, et non pas de l'ordre de la preuve".

Qu'il s'attache aux visages - ceux des anciens combattants de la Première Guerre mondiale (1985), des moniales et des cardinaux (Rome, 1990) -, aux chevreuils morts (1993), aux crânes "vus de dos" (1994), à une collection de papillons (1994), aux marécages (1987), aux sousbois (1995), aux arrière-trains de chevaux (1999-2000), aux arbres (1999-2000), aux os à moelle (2000), c'est toujours la fragilité des choses qui affleure à la surface des images.

(Les citations sont extraites de : Fragments d'un abécédaire, entretien entre Eric Poitevin et Pascal Convert. Editions Actes Sud, 1997)