Panorama 12 / Soft machine
Exteriors
Installation, 2010
Artiste-professeur invité
2009 - 2010
Né en 1969 à Turnhout (Belgique)
Après avoir quitté la Rijksakademie (Amsterdam) en 1999, Hans Op de Beeck a remporté le Prix Jeune Peinture Belge en 2001 et travaillé en résidence au MoMA et au P.S.1 de New York entre 2002 et 2003. En 2006, il s'est vu octroyer le prix Eugène Baie 2003-2005 et a reçu en début d'année le Prix de la culture 2009-2010 de l'Université catholique de Louvain.
Hans Op de Beeck a pris part à de nombreuses expositions internationales en solo et en groupe. Son travail a été présenté dans divers galeries, musées et biennales, parmi lesquels le Reina Sofia (Madrid), le Scottsdale Museum of Contemporary Art (Arizona), le ZKM (Karlsruhe), le Kunstverein (Hannover), la Whitechapel Art Gallery (Londres), le S.M.A.K. (Gand), le P.S.1 (New York), la Biennale de Shanghai 2006 et la Biennale de Singapour 2008.
Parmi ses dernières expositions en solo, il convient de citer In Silent Conversation with Correggio à la Galleria Borghese de Rome (2009) ; Staging Silence à la Galleria Continua de Pékin (2009) ; Location (6), une installation présentée dans le cadre du Holland Festival d'Amsterdam (2008) ; et le show itinérant Extensions, au Trésor de Saint-Pierre de Louvain et au Centraal Museum d'Utrecht (2007).
L'œuvre de Hans Op de Beeck réunit sculptures, installations, œuvres vidéo, photographies, films d'animation, dessins, peintures et écriture (nouvelles). C'est sa quête du moyen le plus efficace de présenter les contenus concrets de chaque œuvre qui détermine le support que l'artiste utilise finalement. L'échelle peut aller de la dimension d'une petite aquarelle à une installation en 3D de 300 m^2^.
L'artiste fait donc appel aux supports les plus variés, mais il emploie aussi délibérément une diversité de formes esthétiques, d'un langage visuel économique et minimaliste à des design surchargés et exagérés, toujours dans l'intention d'exprimer le contenu de l'œuvre aussi précisément que possible.
Du point de vue thématique, l'œuvre se concentre sur notre relation laborieuse et problématique avec le temps, l'espace et les autres. Op de Beeck montre au spectateur des lieux, des moments et des personnages non-existants mais identifiables, qui semblent avoir été pris dans la vie courante, de manière à saisir dans ses images l'absurdité tragicomique de notre existence postmoderne. On retrouve les thèmes de l'abolition des distances, de la désincarnation de l'individu et de l'abstraction du temps qui résultent de la mondialisation et des changements de notre environnement quotidien apportés par les progrès des médias, de l'automatisation et de la technologie.
Hans Op de Beeck qualifie parfois ses œuvres de « propositions ». Elles sont indéniablement fictionnelles, construites et mises en scène, laissant au spectateur le choix de prendre l'œuvre au sérieux, comme une sorte de réalité parallèle, ou de la mettre immédiatement en pratique, simplement au titre de construction visuelle. Son travail se nourrit d'un intérêt profond pour la réflexion sociale et culturelle. L'artiste remet aussi en question la relation difficile entre réalité et représentation, entre ce que nous voyons et ce que nous voulons croire, entre ce qui est et ce que nous créons pour nous-même afin d'adoucir la réalité de notre propre insignifiance et absence d'identité. La production visuelle de cette investigation se décline souvent sous la forme d'images abrutissantes, insidieuses, mélancoliques et frappantes.
Pendant son séjour au Fresnoy, Hans Op de Beeck va travailler sur une nouvelle vidéo très ambitieuse, qui fera partie de l'exposition itinérante « Sea of Tranquillity », dont le lancement est prévu pour l'automne 2010 (Le Grand Café, Saint-Nazaire, France ; Argos, Bruxelles, Belgique ; CAB, Burgos, Espagne ; Kunstmuseum, Thun, Suisse). L'exposition tourne autour d'un navire de croisière fictif, métaphore intéressante visant à décrire notre attitude post-moderne à l'égard du temps et de l'espace, notre interprétation des notions de travail et de loisir, et, enfin, notre façon d'accepter notre mortalité. La vidéo combine des enregistrements vidéo d'acteurs et des décors numériques (que l'observateur peut visiter, pour découvrir l'ambiance étrange, légèrement menaçante, du paquebot de nuit).
Panorama 12 / Soft machine
Installation, 2010