Artiste-professeur invité
2000 - 2001
Jean-Marc Musial
Né en 1966 à Lille (France)
Artiste multimédia, metteur-en-scène, réalisateur, vidéaste, plasticien, directeur artistique, enseignant.
Jean-Marc Musial est artiste, metteur en scène et réalisateur. Il s'engage dans la mise en scène d'un théâtre d'art avec Quartett d'Heiner MÜLLER (1991), Haute Surveillance de Jean Genet (1992) et Orgie de Pasolini (94) au Théâtre National de Lille et à la Rose des Vents. En marge d'Orgie et des scènes nationales, il crée MILCZENIE (Silence ! en polonais). Ce long poème scénique muet basé sur la biomécanique du mouvement est un hommage au génial metteur en scène russe Vsevolod Meyerhold, assassiné en 1940 par le régime stalinien. Les circonstances de sa mort n'ont été rendues publiques qu'en 1989.
Virginie Di Ricci, après des études d'Histoire et de pratique théâtrale, rejoint le laboratoire de recherche théâtrale de Jean-Marc Musial en 1995, en tant qu'actrice, dramaturge et monteuse. Ensemble, ils fondent le laboratoire ATTILA (Action Théâtre Technologie Image Laboratoire Artistique) en 1997 et orientent leurs recherches et leurs pratiques vers le théâtre-cinématographe puis la scène numérique. Ils réalisent des œuvres multimédiums liées aux questions de l'art et du pouvoir. Leurs dramaturgies opèrent une synthèse à partir de sources textuelles, iconographiques, sonores et archéologiques multiples. En 1997, avec Straszny ! ("Intolérable !" en polonais), ils créent dans une église circulaire du XVII^e^ siècle un gigantesque happening à 360° inspiré de leurs recherches sur les avant-gardes européennes du début du XX^e^ siècle.
En 1998, ils séjournent à Barcelone et entament une recherche sur la guerre d'Espagne et ses archives. Ils créent deux monologues « Le mort de Georges BATAILLE et « VAN GOGH le suicidé de la société » de Antonin ARTAUD (Nuit Blanche Lille et Espace Pasolini 1999). De 1998 à 2000, ils se consacrent au théâtre mental sadien et la révolution française. Ils cherchent à partir de l'œuvre du Marquis de SADE mais aussi celle de Jules Verne et d'Alfred JARRY à réaliser l'idée mise en perspective par Annie LEBRUN d'"un théâtre sans fond / théâtre sans fin". Trois créations jouées et filmées en direct ponctuent cette recherche : "Ou la nature dévoilée" (présentée en 1998 dans la station vidéo Heure Exquise), "Les journées de Florbelle" à (l'Espace Pasolini de Valenciennes 1999), « SADE/Charenton, les larmes de sang » (1ere Biennale des Arts Emergents de Turin 2000).
En 2000/2001, Jean-Marc Musial est artiste professeur-invité au Fresnoy. Il y crée avec Virginie Di Ricci CALDERON, La représentation de la représentation, œuvre palimpseste de Pier Paolo Pasolini, retraçant l'histoire espagnole depuis les Ménines de Velasquez jusqu'à l'après-franquisme. Cette tragédie en forme de rose, confrontant théâtre, Cinéma argentique, vidéo et images de synthèse a été présentée à la 1ere Biennale des Arts Numériques de la Villette /Paris et au Phénix de Valenciennes (2002).
En 2004, ils sont Lauréats de la Villa Médicis hors les Murs « Mise en scène et Scénographie ».
Ensemble à Rome, ils élaborent ROMA AMOR à partir de fragments de textes politiques et poétiques latins du Premier siècle de l'Empire Romain ; Vrgile, Suetone, Tacite, Seneque, Lucain, Martial. La scénographie se fait virtuelle et le jeu se masque. Sur le plan technologique, ils s'associent à Eric Nivel et Vincent Foucke, ingénieurs R&D, pour élaborer une scène artificiellement intelligente.
Puis Leur processus créatif - inspiré des travaux de Edward Gordon CRAIG et de Tadeusz KANTOR - les amène à quitter le temps de la représentation pour l'espace de l'exposition. Ils réalisent avec ROMA AMOR leur idée d'un théâtre anthropomorphique dont les acteurs sont les œuvres antiques elles-mêmes : portraits Julio-Claudiens, statues acéphales, divinités et autres fragments du Ier siècle conservés dans les musées archéologiques fusionnent avec l'œuvre numérique au Musée St Raymond de Toulouse en 2007 puis au Musée National Archéologique de Tarragone (Catalogne) en 2008. Leur autonomie technologique quant à la création et à l'exposition des images et des sons, leur permet une souplesse et une inventivité d'intervention selon les configurations et lieux d'exposition. En parallèle de « ROMA AMOR » et cheminant vers l'antique fond en un geste renaissant, ils ancrent leur prochaine création visuelle dans le rite d'Isis et Osiris et les contre-images de la mort égyptienne. Pour le théâtre c'est Antonin Artaud. Artistes Indépendants, ils vivent et travaillent depuis 2006 à Paris.