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Amir Youssef lauréat du prix émergences 2024

Le Prix Émergences 2024 de la SCAM est décerné à Amir Youssef, pour son film Apoléon (production 2024 Le Fresnoy – Studio national) et son projet de résidence Le Panoramythique. Cette années, trois finalistes sur les cinq étaient des diplômés du Fresnoy : Louise Ernandez, Amir Youssef, Coraline Zorea.

Apoléon, 2023, 14’22

Un groupe de figurines du musée de L’Armée à Paris rejoint Napoléon lors de son expédition en Égypte. Le film explore des questions politiques liées au militarisme et à la colonisation, remettant en question les récits historiques traditionnels.

Projet de résidence : Le Panoramythique

Une installation vidéo multidisciplinaire qui réinvente la campagne de Napoléon en Égypte, en explorant la construction et la transmission des récits historiques. Inspirée d’un diorama au musée de l’Armée à Paris, l’œuvre interroge la représentation contrastée de Napoléon et des monuments égyptiens, notamment la légende du nez manquant du Sphinx. Le projet combine vidéo, peinture et automates pour animer cette scène historique, tout en remettant en question les discours coloniaux de l’époque.

Amir Youssef

Artiste et cinéaste égyptien, Amir Youssef vit et travaille actuellement entre Paris et Alexandrie. Il a obtenu une licence en peinture à la Faculté des Beaux-Arts de l’Université d’Alexandrie en 2015, où il a également exercé comme assistant d’enseignement. Cette expérience universitaire a renforcé son engagement à aborder les inégalités sociales en matière d’accès aux ressources éducatives et culturelles à Alexandrie, un axe qui influence profondément son approche de l’art et de la pédagogie. Par la suite, il a obtenu un master (DNSEP) à l’École d’art d’Aix-en-Provence en France, suivi d’un diplôme au Fresnoy – Studio national des arts contemporains.

Le travail d’Amir explore le pré-cinéma et l’archéologie des médias, s’interrogeant sur la complexité du mouvement et de la narration à travers différents supports, notamment la sculpture, l’installation, le film et la vidéo. Sa fascination de longue date pour la transformation de la fonction et de la signification des objets continue d’imprégner son travail actuel. Cette curiosité a évolué en une recherche en cours, « Kinemania, » un terme qu’il a inventé pour explorer l’obsession des diverses formes de mouvement visuel, traduisant ses concepts en objets mobiles.

En tant qu’artiste « Kinemania », Amir interroge l’immobilité de l’histoire exposée dans les vitrines de musée. Son travail se structure autour de deux axes principaux : le premier aborde l’absurdité de la guerre et des événements historiques liés au post-colonialisme, tandis que le second explore des thèmes religieux, se concentrant sur la transformation des textes sacrés en formes poétiques et transcendantes. Ces œuvres invitent le public à un voyage cosmique de réflexion et d’exploration.

Il a exposé ses œuvres dans des lieux et festivals de renommée internationale, notamment Visions du Réel en Suisse, Ars Electronica à Linz en Autriche, la Fondation Vasarely à Aix-en-Provence en France, les expositions Panorama du Fresnoy à Tourcoing en France, la Biennale BJCM à Milan en Italie, l’Industry Textile Museum à Augsbourg en Allemagne, le Salon de la Jeunesse à l’Opéra du Caire en Égypte et l’exposition Agenda à la Bibliotheca Alexandrina en Égypte. Son dernier film, Apoléon, a été présenté en première au festival Visions du Réel.